Photo: John S. sur Flickr
28 Juin, 2020: La crainte d’une seconde vague n’est pas exagérée
Avec la réouverture des frontières hier, samedi 27 juin 2020, la Tunisie se retrouve confrontée à un nouveau défi, celui d’éviter une nouvelle propagation du coronavirus dans notre pays. Inéluctablement, de nouveaux cas seront détectés, ce qui sera d’ailleurs le témoin que notre système de surveillance est toujours opérationnel. Mais la réussite de ce défi n’est pas liée uniquement au système de santé ; elle est surtout tributaire de la responsabilité citoyenne de chacun d’entre nous. Car tout relâchement de la part de la population sera fatal. Aussi faudra-t-il limiter le nombre de personnes lors des rassemblements, éviter les salles confinées et respecter les gestes barrières. Le virus est encore très actif dans beaucoup de pays Il ne s’agit pas de faire peur, car je pense qu’il n’y aura plus la panique occasionnée par la COVID-19 des premiers jours, mais surtout de pas produire l’effet inverse qui est la négligence totale, ce qui est malheureusement le cas actuellement en Tunisie. Or, le virus circule plus que jamais. Aujourd’hui, la barre symbolique des 10 millions de cas et des 500.000 morts dans le monde par le coronavirus a été atteinte.
Le regain de contaminations dans de nombreux pays doit nous dicter de rester vigilants. Les Etats-Unis, par exemple, sont de nouveau touchés de façon très inquiétante, notamment dans le sud du pays, de la Floride à la Californie, pourtant des zones relativement chaudes. On se rappelle tous des images des baigneurs, le 10 juin, sur les plages de Miami. Ces rassemblements, dont les images avaient alors fait le tour du monde, sont peut-être aujourd’hui, 15 jours plus tard, à l’origine du pic occasionné le 24 juin avec 5508 nouveaux cas en une seule journée en Floride. Ce qui inquiète le plus, par ailleurs, c’est l’explosion des cas chez les jeunes. En Arizona, plus de 8 lits sur 10 en soins intensifs sont occupés et le nombre de cas a été multiplié par 4 depuis le début du déconfinement dans cet Etat, le 15 Mai.
Une seconde bataille se prole à l’horizon pour les blouses blanches Nous autres médecins, nous devons de nouveau nous mobiliser, redéfinir les circuits, porter le masque de manière systématique lors des consultations et rester vigilants au moindre symptôme qui pourrait rappeler la COVID-19. Une seconde bataille se profile à l’horizon, avec deux objectifs apparemment opposés : sauver des vies et relancer une économie qui ne supportera pas un nouveau confinement. Et à mon avis, une nouvelle stratégie doit aussi être mise en place en matière de diagnostic, en testant le plus possible et en permettant la réalisation des tests par les laboratoires du secteur privé. Bref, les 15 prochains jours nous apporteront beaucoup de nouvelles données sur l’éventualité ou non d’une seconde phase de la pandémie et sur son ampleur.
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27 Juin, 2020: Deux médecins tunisiens contaminés
Le directeur régional de la santé à Monastir Moncef Haouani a affirmé, ce samedi 27 juin 2020, que deux médecins tunisiens se sont avérés contaminés du COVID-19. En effet, ils viennent de rentrer de La Guinée équatoriale et ont été hébergés au centre national de confinement à Skanes au gouvernorat de Monastir. Haouani a, également, indiqué qu’ils sont, actuellement, pris en charge au sein du centre de Skanes qui a accueilli, depuis son ouverture, 420 personnes contaminées du coronavirus.
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27 Juin, 2020: Tunisie, les frontières bougent
La Tunisie rouvre ses frontières ce samedi et l’imminence d’un retour (presque) à la normale traîne ses doutes, ses petites et grandes histoires – le pays, qui a plutôt bien encaissé la crise, pourra-t-il gérer sa diaspora et autres voyageurs qui reviennent ou arrivent de loin ? Cas pratique, et répétition pour la suite : il y a une dizaine de jours, une Tunisienne, rapatriée après avoir été bloquée à l’étranger, s’est affranchie, selon les médias locaux, des règles de quarantaine (celle-ci varie en fonction de la destination, entre autres). Pour assister à un mariage. Tout y est : pandémie, égoïsme, inconscience, amour, puisque son fiancé l’aurait aidé à faire le mur. Alors qu’elle était positive au COVID-19. Des dizaines de personnes qu’elle aurait côtoyées se sont retrouvées à l’isolement, dont les agents qui l’ont interpellée. L’imaginaire travaille fort dans ces cas-ci. On la fantasme en psychopathe capable d’embarquer des dizaines de vies avec elle pour deux déhanchés et trois sucreries. Et le raccourci aura vite fait d’être bâclé si cela vrillait cet été : ces gens de l’extérieur, Tunisiens ou pas, ne respectent pas grand-chose. Au vrai, le pays patauge dans un jus de crâne salé. La saison touristique, qui remplit des caisses au régime sec, est compromise et le COVID-19, comme ailleurs, produit nervosité, inquiétude et par endroits, mobilisations. Dans le Sud, Tataouine bout, crispée par un marché de l’emploi famélique et des promesses non tenues.
Opacité des autorités
Depuis la révolution, des régions où se trouvent des matières premières dénoncent publiquement l’opacité de l’Etat quant à ses engagements avec des entreprises étrangères. Un manifestant, sur France 24 : « Je travaille dans un chantier, alors qu’il y a du pétrole à côté ». A l’extérieur, la Libye, qui employait jadis des centaines de milliers de Tunisiens est une contrée dont les frontières intérieures, elles, ne sont quasiment plus définies. Russes et turcs l’ont envahie, l’Egypte veut s’en mêler. Si le voisin explose, comment la Tunisie pourra-t-elle esquiver les déflagrations ?
Kaïs Saïed, le président, était en France, quelques semaines après les débats au Parlement, dont une petite frange réclamaient excuses et réparations à l’ancienne puissance coloniale. Il rentre au pays avec une énième promesse d’aide (350 millions d’euros) et le projet d’une ligne de TGV pouvant relier le nord au sud. Il repart après avoir accordé une interview au Monde. En théorie, il est pile là où ses jeunes électeurs l’attendaient, en l’occurrence les constats fluides : la Tunisie a de l’argent, simplement la corruption bien ancrée a tout brouillé et donné l’impression d’un Etat en délabrement continu.
En pratique, c’est plus complexe et flou. Un esprit cynique y verrait une pyramide molle, type flan : depuis des décennies, le pays dépend de promesses de l’extérieur, qui font dépendre les promesses faites à aux populations à l’intérieur. Il dit : « J’avais conseillé aux manifestants d’élaborer des projets sans attendre que l’Etat décide pour eux. Ils ne m’ont pas écouté, mais je vais les recevoir d’ici quelques jours et leur tiendrai ce même discours. Et nous allons mettre en place un plan de développement régional pour répondre à leurs besoins ». En somme de l’imiter. Après tout, il est devenu président sans structure. En s’organisant par lui-même.
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