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Notre raison d’être
Les pays d’Afrique du Nord sont devenus, ces dernières années, des centres dynamiques pour les communautés de migrants.
Les migrants d’Afrique occidentale et centrale qui se rendent en Europe passent souvent par la partie nord du continent. Nombreux sont qui décident ou sont contraints de rester dans ces pays de transit, au moins pour un temps. D’autres résident dans les pays d’Afrique du Nord pour y étudier ou y travailler, temporairement ou à long terme. D’autres encore sont des réfugiés, forcés de quitter leur pays d’origine, en quête de sécurité. Leur statut peut aussi est transitoire, changeant avec leurs circonstances et leurs aspirations.
Leurs expériences dans ces pays d’accueil sont aussi diverses que leurs motivations et leurs objectifs. Leurs vies sont aussi complexes que la condition humaine. Ils sont des agents sociaux et économiques, avec un impact sur leur communautés d’origines et d’accueils. Ils représentent les jeunes espoirs de nombreuses familles, sont un exemple de courage et de persévérance.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) explique que dans des circonstances exceptionnelles – telles que la propagation du coronavirus et son impact sur les décisions nationales comme le confinement et les comportements personnels comme l’éloignement physique – la vulnérabilité des migrants et des réfugiés est double: « ils ne sont pas seulement confrontés à des menaces sanitaires similaires à celles de leurs populations d’accueil en raison de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) », ils doivent également compter sur des conditions de vie et de travail inadéquates pour s’en sortir. Ils sont plus souvent « exclus des programmes nationaux de promotion de la santé, de prévention des maladies, de traitement et de soins, ainsi que des régimes de protection financière et des services sanitaires et sociaux ».
Différentes organisations ont utilisé des formulations différentes pour expliquer aux gouvernements et aux individus les droits des migrants et des réfugiés, particulièrement avec la présence mortelle du coronavirus. L’OMS parle du « droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible » et de la « participation et de l’inclusion sociale », tandis que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) explique que notre « humanité collective » est en danger et que nous avons besoin d’une « approche internationale qui n’abandonne personne ».
Il s’agit essentiellement de la nécessité de mieux reconnaître et de mieux se concentrer sur ce qui nous rassemble en tant que personnes, en tant qu’êtres. Comme beaucoup l’ont souligné, nous sommes confrontés à une maladie qui ne reconnaît aucune frontière, aucune différence de peau, sexe, genre ou religion.
Le coronavirus, cependant, fait de la discrimination: il tue plus souvent les personnes vulnérables en raison de leur état de santé et de leur situation économique et/ou sociale.
Nous sommes confrontés à un choix moral: allons-nous abandonner nos plus vulnérables, ou allons-nous, tous ensemble, choisir de les soigner, les protéger et leur donner de meilleures chances de surmonter cette crise? Nous devons être conscients, lorsque nous prenons cette décision que nous ne pouvons pas choisir. Si notre protection ne s’étend qu’à une fraction de nos vulnérables, parce qu’ils ont la même nationalité que la nôtre, ou parce qu’ils ont accès aux services de santé, nous mettons en effet nos vies à tous en danger – n’oublions pas que ce virus ne fait pas de discrimination sur des bases identitaires et ne s’arrête a aucun poste frontière.
Confrontés à ce choix, différents pays ont pris des mesures très variées. En Afrique du Nord, les choix de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie en particulier, n’ont pas toujours été décisifs, beaucoup en ont souffert.
Les organisations de la société civile en Afrique du Nord ont fournis des efforts pour traduire et communiquer des informations vitales aux migrants et aux réfugiés d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale. Les autorités ont également fait un effort pour communiquer les quelques mesures prises en faveur de ces communautés. Cependant, ces informations restent dispersées, incomplètes et inaccessibles pour de nombreux migrants, en particulier ceux qui viennent de pays anglophones.
Ce site web est notre effort pour contribuer à combler le manque d’informations pour les migrants et réfugiés francophones et anglophones en Afrique du Nord.
Ce site web est un effort pour suivre l’évolution de COVID-19 dans ces pays: nous examinons les décisions officielles des gouvernements, nous étudions les initiatives de soutien aux migrants et aux réfugiés, et nous retraçons comment la presse a couvert des sujets tels que le COVID-19, les migrants et les réfugiés, et la liberté dans ces trois pays.
Nous consacrons une section de ce site web à des informations sur la manière de se protéger et de protéger les autres contre le COVID-19. Nous avons également inclus des informations sur la manière de demander des exemptions au confinement en vigueur dans ces pays. Nous nous efforçons de mettre à jour quotidiennement ce site web avec les informations les plus récentes.
Pour rester ouvert à ce qui se passe ailleurs, nous avons des nouvelles de tout le continent africain et du reste du monde. Nous mettons en avant des initiatives d’espoir, de courage et de persévérance. Nous n’oublions pas de souligner les cas d’injustice, de corruption et de fake news.
Il s’agit ici d’un recueil concis et facilement accessible des informations disponibles. Nous fournissons des sources pour les informations que nous publions et nos revues de presse et chronologies de décisions officielles s’appuient sur le travail des journalistes et des professionnels des médias des trois pays. Nous sommes un maillon de cette chaîne de communication, travaillant à rendre l’information plus accessible à tous ceux qui en ont besoin.